Comme tous les pays du monde, l’Iran confronte une forte crise engendrée par la pandémie du Coronavirus. L’unité monétaire rial a perdu une grande partie de sa valeur par rapport au dollar. Son gouvernement a donc décidé de la remplacer par le toman, qui aura une valeur de 10 000 rials.
La dévaluation du rial
Depuis, le gouvernement de l’Iran cherche à modifier sa devise, notamment le rial. Il veut faire disparaître les quatre derniers zéros dans sa valeur nominative. C’est une révélation de la contribution de la répression américaine et de la mauvaise gouvernance financière à l’inflation. Lundi dernier, cette mesure a été adoptée par la Chambre parlementaire iranienne. Il a autorisé la substitution du rial contre une autre devise fondamentale, nommée le toman. Il semble que le COVID-19, faisant de l’Iran une zone de concentration régionale de cette maladie, ait été déterminante. Elle a contribué à une dévaluation supplémentaire du rial depuis le mois de février. Le pouvoir Trump a également repoussé le projet nucléaire et réinstauré des directives à l’encontre de l’Iran, depuis 2018. En conséquence, la valorisation de la devise iranienne a perdu environ 60 % de sa valeur.
Les étapes du changement
« La suppression des quatre zéros constitue une mesure indispensable pour la simplification des flux financiers ». C’est ce qu’a affirmé le représentant de son gouvernement, Ali Rabiei, dans son post sur Twitter. Le Guardian Council, un organisme religieux du Parti conservateur, est censé d’approuver la loi. Ensuite, la banque centrale disposera de deux ans afin de procéder à ce changement. Elle doit ôter les rials du circuit et distribuer les tomans correspondants. C’est le fruit de la proposition du gouverneur de la banque centrale iranienne, Abdolnasser Hemati, au début de l’année 2019. La valeur de la devise a été dépréciée 3 500 fois à partir de 1971. L’Iran fait donc face à une obligation de « sauver l’image » de sa monnaie officielle. Les précédentes manœuvres du gouvernement pour le passage à cette monnaie en 2016 demeuraient en suspens.
Les polémiques
Les adeptes de ce projet ont indiqué que la disparition des zéros additionnels faciliterait les opérations financières iraniennes. Cela évite aux consommateurs d’avoir à manipuler des quantités importantes de rials pour effectuer leurs transactions. Lundi, le cours du rial était de 142 200 l’euro. Cependant, les contestataires estiment que ce projet représente des frais supplémentaires. Le gouvernement fait déjà face à des déficits budgétaires allant de 30 à 50 %, concernant le futur exercice fiscal. Selon leurs observations, le passage à la monnaie ne constitue qu’une opération superficielle. Fereydoun Khavand est un expert iranien en économie, installé à Paris. Il estime que les gouvernements parviennent à changer la devise du pays en guise de l’ultime étape d’un redressement économique. Ils le feront comme les États européens l’ont réalisé après la Deuxième Guerre mondiale ou comme la Turquie récemment.